Les voitures, les camions ou même encore les bus électriques, toutes ces annonces sont presque devenues quotidiennes, mais il y a un secteur dont on parle moins : l’aviation. Alors que les vols internationaux sont pourtant vus comme une source prédominante de la pollution mondiale ainsi qu’un facteur participant, malgré lui, au dérèglement climatique.
Une étude issue du site Our World in Data sous–entend que les vols ne représenteraient que 2,5% des émissions mondiales de CO2.
En 2018, Our World in Data a également fait l’estimation que les avions – en englobant transport de fret et passagers – ont émis près de 1,04 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Cependant, sa contribution au dérèglement climatique pourrait s’avérer plus élevée tant les transports aériens bouleversent le climat.
Toutefois, le secteur serait en train de prendre un nouveau virage, un virage qui le mènera tout doucement vers l’écologie. Et cela ne date pas d’aujourd’hui, de nombreuses sociétés essayent de passer sur des vols plus “verts”.
Durant son discours pour souhaiter la nouvelle année, la première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, a énoncé son souhait de “rendre les vols plus verts” et a alors dévoilé des plans afin de rendre les vols régionaux plus écologiques d’ici 2030. La question qui se pose : Sera-t-il possible de voyager au vert d’ici la fin de cette décennie ?
Le professeur Pat Wheeler, à la tête d’un groupe de recherche sur l’électronique de puissance de l’Université de Nottingham, a fait une déclaration sur le fait que le domaine des avions à propulsion électrique connaît pas mal de changements positifs, contre ce que beaucoup pensent.
“Il n’est pas aussi facile de créer un prototype fonctionnel qu’avec une voiture électrique, ce qui explique peut-être pourquoi ils ne font pas les gros titres de la même manière, mais il y a eu beaucoup de progrès, en particulier au cours des cinq dernières années”
Pat Wheeler, professeur à l’université de Nottingham
Il a également énoncé qu’il est tout à fait possible d’appliquer, au sein des avions, le système d’alimentation par batterie électrique injecté au sein des voitures. Le seul petit souci sera que la quantité d’énergie, qui peut être stockée, sera limitée pour l’avion.
« Le gouvernement danois parle de vols intérieurs, qui ne sont pas particulièrement longs. Des vols régionaux entièrement électriques seraient-ils possibles au Danemark ? C’est tout à fait possible. Il faudrait alors fournir toute cette énergie électrique à partir de sources renouvelables, mais le Danemark a déjà la capacité de générer un excédent d’énergie renouvelable.»
Pat Wheeler, professeur de l’université de Nottingham
Si l’on se concentre sur des vols avec des distances plus longues, le monde se tournera davantage vers l’hydrogène. Deux choix sont alors possibles : le premier est de brûler l’hydrogène, le second est de l’implanter dans une pile à combustible pour créer de l’électricité. Le professeur de Nottingham explique que faire le choix de la pile à combustible possède de nombreux avantages et notamment en termes de réduction de la traînée durant le vol, car les moteurs électriques remplacent les turbines tournant au gaz.
L’entreprise ZeroAvia s’est récemment démarquée en réalisant une levée de près de 35 millions de dollars supplémentaires pour une nouvelle technologie à zéro émission, faisant suite aux investissements de deux compagnies aériennes, Alaska Airlines et United Airlines, qui ont rejoint le groupe d”investisseurs existant.
Le fondateur et PDG de ZeroAvia, Val Mifkhatov, énonce que les batteries faites en lithium classiques et les technologies semblables sont, en définitif, trop denses pour les avions, déjà en termes de poids mais aussi en termes de limites sur la quantité d’énergie qu’elles peuvent transporter. C’est pourquoi il tient à mettre tous ses efforts dans l’hydrogène.
« L’approche électrique hydrogène-pile à combustible peut facilement créer une réduction de 95% de l’impact climatique pour l’industrie de l’aviation »
Val Mifkhatov, PDG de ZeroAvia
ZeroAvia est actuellement en train d’étudier la technologie de propulsion par l’hydrogène pour développer un avion de 10 à 20 places, qui aurait une autonomie de 800 kilomètres et qui pourrait être utilisé pour le transport de passagers ou de marchandises, etc.
La société a déjà obtenu les certificats d’expérimentation pour ses prototypes d’avions et est dans une bonne lancée pour une exploitation commerciale d’ici 2 ans, soit en 2024. ZeroAvia a également annoncé qu’elle prévoit d’effectuer des vols d’essai de ses prototypes d’ici la fin du mois de janvier, du côté du Royaume-Uni.
Dans l’optique où tous les essais s’avèrent être concluants et que l’autorisation sera accordée, l’avion à 20 places pourrait être opérationnel et dans le ciel d’ici 2024.
Voyager au vert deviendra-t-il la nouvelle norme de cette décennie ? Ou plutôt, sera-t-il possible de voyager totalement à l’énergie verte d’ici la fin de la décennie ? Des solutions comme l’hydrogène semblent émerger et seront à observer sur la durée.
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